MONOMANIAS
Exposition collective
02.07.2022 - 10.09.2022
Finissage samedi 10 septembre 2022
(17H - 21H)
Plus de photos sur Instagram: @galerieheloise
Avec les artistes :
Philippe Bertin, Alain Bouaziz, Cécile Dachary, Sylvie Denet, Guillaume Dimanche, Pauline Di Valentin, Mélanie Feuvrier, Catherine Geoffray, Violette Grosperrin, Hélène Hampartzoumian, François Jauvion, Reza Kabirnia, Joseph Kurhajec, Eric Longepierre, Gaëlle Lucas, Whan Namgoong, Paule Pogo, Marguerite Rouan, Christine Smilovici, Les Sœurs Siamoises, Philippe Spé, Stella Goldschmit, Romain Théobald, Amélie Vidgrain
Dossier de presse :
Communiqué
L’exposition Monomanias convoque des travaux d’artistes, choisis sous l’angle de la monomanie (du grec ancien monos “une seule“ et manía “folie“) définie comme un délire caractérisé par la fixation de l’esprit sur un objet, ou encore le goût excessif pour quelque chose.
En 1883, le critique d’art Joris-Karl Huysmans décrivait déjà le phénomène de la monomanie chez les artistes dans son ouvrage L’art Moderne: « (...) il suffit de dire que l’oeil de la plupart d’entre eux s’était monomanisé ; celui-ci voyait du bleu perruquier dans toute la nature et il faisait d’un fleuve un baquet à blanchisseuse ; celui-là voyait violet ; terrains, ciels, eaux, chairs, tout avoisinait, dans son oeuvre, le lilas et l’aubergine (...) »
L’exposition Monomanias donne un aperçu au pluriel de la monomanie, consciente et assumée. Une manie que les artistes convoquent pour les besoins de leur art ou qu’ils ne peuvent refréner par appétence pour leur sujet ou leur recherche. La monomanie se traduit aussi bien à travers leur pratique sous la forme de rituels ou d’actions répétées que par l’appropriation d’une forme ou l’expérimentation d’une même technique ou d’un même matériau sur la durée. Certains artistes se créent même un système de représentation du monde avec leurs propres codes qu’ils répètent avec d’infimes variations. La manie peut s’exercer sous la forme de la reproduction d’un geste et de son exacerbation dans l’espace ou le traitement obsessionnel d’un sujet.
Les artistes élisent souvent un terrain de jeu dans lequel ils gravitent, qui délimite leur champ d’action ; ils perçoivent la réalité sous le filtre de leur pratique avec des sens aiguisés. L’entêtement et l’obsession autour d’un objet s’avèrent finalement être des composants à part entière de la création. Cette manie intentionnelle ou instinctive chez les artistes, à la frontière de la folie, se dévoile ainsi au grand jour à la galerie Héloïse.
Lise Grosperrin